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21 septembre 2012 / michelschweizer

Bal(l)ade irlandaise à Cork

Bonjour,

Descendu du bus, je traverse le pont sur la rivière Lee. J’attends que le feu soit vert pour passer de l’autre côté de la rue. J’y suis, je me promène à Cork, en Irlande. A ma gauche, le grand magasin Debenhams. Vais-je acheter dans cette succursale le pull que j’ai hésité à acheter à Liverpool en février et que j’ai encore hésité à acheter à Bristol en mai ? J’y renonce. Pour l’instant.

Je marche. Sur la gauche, deux jeunes filles rigolent avec des ballons baudruche qu’un artiste de rue leur a fagoté en sculptures.

Sur la droite, un autre artiste de rue dessine à même le sol une fresque de plusieurs mètres de long en souvenir du Titanic (1912-2012, 100 ans !). Je marche.

Je cherche à me rendre à l’English Market. J’ai des instructions. Je photographie. J’avance. C’est bien. Je suis bien.

Tiens, je ne trouve pas l’English Market ! Je vais demander à cet homme qui est employé par l’office du tourisme et qui passe son après-midi à déambuler dans les rues du centre-ville pour répondre aux touristes égarés. Il me répond mais il veut faire mieux, il marche à mon côté jusqu’à ce que je sois en vue du marché anglais. Quel excellent service, quelle aimable rencontre !

J’y entre.

C’est tout petit. Ça me rappelle d’autres marchés couverts que je connais. Sensation de déjà vu même si les produits y sont différents.

Voici des saucisses polonaises (ou façon polonaise, je ne sais) :

Et voici des saucisses pour le petit-déjeuner :

Les bouchers préparent la viande.

Les marchands de fruits et légumes sont occupés à achalander leurs stands.

Je sors de ce marché couvert. Je vois un vélo, parqué sous un signal interdisant de parquer son vélo. Je fais une photo. Je trouve ça drôle.

Me voici revenu dans l’artère principale. Je marche, je tourne à gauche. Voici ce qui reste du quartier des Huguenots :

Voici leur cimetière :

Je pense à l’exil, je pense à la religion, je pense à la vie de ces gens.

Voici une autre rue. Voici une boutique vendant des bonbons, tiens, c’est une boutique de la chaîne appelée Tante Nellie.

Elle semble être à beaucoup d’endroits, cette Tante Nellie. Je prends une photographie.

J’entends rigoler derrière moi. Je me retourne. C’est un vieil ami. C’est Pinocchio que je vois presque chaque samedi et dimanche au bord de l’autoroute, en dessus de Vevey, en allant et en revenant de chez ma Mère-Grand.

Je pense à la vie, je pense à la vieillesse, je pense à la mort, cet ultime régulateur. Ces pensées profondes – mais pas tristes – ne durent pas, je suis face à Tesco.

Celui-ci aussi, il est partout. J’en ai déjà visité quelqu’uns de ces Tescos à la recherche d’une bouteille d’eau et d’un sandwich ou de fruits. J’en ai visité seul mais j’en ai aussi visité avec mes trois cœurs (AEE). Elles ne sont pas là. Je ne suis pas habitué, ça me fait drôle d’être dans un autre pays sans elles. Elles me manquent.

Je reviens sur mes pas. Me voici devant Debenhams. J’ai le temps, j’entre, je me promène un peu dans les rayons.

Je ne cherche pas mon pull. Je m’en passerais. D’ailleurs, j’en ai déjà beaucoup. Peut-être en ai-je trop ? Peut-être ai-je trop de beaucoup de choses ? Je pense à la consommation.

Il est l’heure de revenir au bus. Je suis un peu avance, je regarde la rivière Lee et les gens qui passent.

Deux heures sont passées. Deux heures de ma vie, deux heures à Cork en Irlande.

A quoi pensez-vous lorsque vous voyagez ? Voyagez-vous seul(e) ?

Bien à vous !

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