Le don du (de son) sang
Bonjour,
Un jour de juillet 1984 alors que j’étais une recrue (apprenti-soldat) à Bière, j’ai donné mon sang pour la première fois. Remarquez que, vu les conditions, ça a sans doute été la dernière fois nombre de mes camarades mais j’ai passé sur ces petits ennuis pour devenir un donneur régulier.
Petits ennuis ? Nous avons donné notre sang. Personne n’était obligé de le faire mais, vu le groupe et la pression des chefs, il était difficile de dire non.
Après avoir donné notre sang, nous sommes allés, presque tout de suite, monter aux perches en plein soleil. Voici un exemple d’emploi du temps qui aurait pu être aménagé différemment. Résultat de ce genre de choses, aujourd’hui, nous en sommes là, dans un pays où on devrait tout faire pour aller au service militaire :
http://www.24heures.ch/suisse/romands-urbains-aptes-armee/story/17323420
Bon, je m’égare un peu. Tout ça pour dire que je suis donc donneur de sang depuis ma vingtième année et que j’ai encore donné pas plus tard que mercredi 22 mai. En Suisse, on donne trois fois par année et, bien entendu, on n’est pas payé pour ça (en Colombie, pays que je connais un peu par mon épouse A, on reçoit de l’argent et certaines personnes s’épuisent en vendant trop souvent de leur sans).
Ça se passe comme ça.
1. Le donneur – souvent une donneuse – reçoit par la poste une invitation à se rendre au don. Dans l’enveloppe, une lettre d’information et un questionnaire qu’il faut remplir en toute honnêteté afin de protéger les personnes qui recevront le sang.
2. Le jour du don venu, le donneur se rend dans sa ville ou son village, souvent dans la salle communale. On y a installé le matériel nécessaire dont des fauteuils sur lesquels on peut s’assoir/se coucher pendant le prélevement.
3. On arrive, on présente son invitation à une personne (un ou une bénévole de la Croix-Rouge ou des Samaritains) qui vous demande si vous êtes bien la personne dont le nom et l’adresse se trouvent sur l’invitation envoyée par la poste.
4. On passe ensuite devant une infirmière qui note votre poids, discute un peu avec vous – sans doute pour vérifier si vous avez toute votre tête – et vous pique le bout du doigt pour prélever une goutte de sang qu’elle verse dans un tube à essai rempli d’un liquide. Ceci sert à vérifier si vous êtes anémique, le sang descendant plus ou moins rapidement dans le liquide (si j’ai bien compris).
5. On continue le circuit et on passe devant un médecin (ou étudiant en médecine) qui vous prend la tension, discute avec vous et vérifie les réponses données au questionnaire.
6. La partie suivante consiste à recevoir d’un infirmière ou d’une infirmière (quand irais-je faire ce cours d’écriture épicène ?) qui vérifie encore une fois que tout est en ordre et qui vous colle une étiquette à numéro sur le bas de la paume de la main, colle le même numéro sur des tubes de verre et vous remet une poche de plastique (elle aussi pourvue du même numéro).
7. On va s’assoir sur la chaise/fauteuil, une infirmière vient, reçoit votre matériel (reçu au point 6) et vous met un brassard autour du bras (vous pouvez choisir droit ou gauche, ça dépend de comment se présentent vos veines). Ensuite, elle pique, met un tuyau en place et le sang coule lentement dans la poche (du point 6) placée sur une balance.
8. Ça dépend des gens mais il faut parfois serrer les doigts sur une balle de caoutchouc pour activer un peu l’écoulement du sang.
9. Après une dizaine de minutes, c’est bon, l ‘infirmière enlève l’aiguille et vous met un pansement. On se lève doucement et on va boire un jus de fruit et on mange un petit sandwich ou une tranche de cake.
Le grand Emile a un sketch sur le don du sang. Je ne l’ai pas trouvé en entier et même pas en français. Vous verrez un court extrait à 2 minutes et 46 secondes du clip suivant :
http://www.youtube.com/watch?v=9C725VvxGX4
Grosso modo il dit : « Infirmière, n’approchez pas avec cette aiguille ». Dans le gag, il demande aussi à recevoir le sandwich et la boisson avant la piqûre car après il sera évanoui et ne pourra en profiter.
Dans ce domaine, on a aussi perdu la simplicité. Le questionnaire devient – SIDA et autres joyeusetés obligent – de plus en plus long et intrusif. C’est pour le bien des personnes qui vont recevoir ce sang, mon sang. Il est indispensable d’être parfaitement honnête dans ses réponses.
Songez, s’il vous plaît, si vous ne l’êtes pas déjà, à devenir donneur de sang !
Bien à vous !


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