Rencontre de classe
Bonjour,
Vendredi 7 juin, je me suis rendu au restaurant « La vague » de la piscine de Prilly pour une soirée de classe. L’idée – merveilleuse – était de réunir enseignants et élèves de la classe 4 G (année 1978) du collège secondaire de Prilly.
Après avoir goûté les problèmes de circulation sur l’autoroute entre Gland et Prilly, j’ai parqué mon véhicule et j’ai marché vers l’entrée du restaurant. Sur le chemin, j’ai reconnu et salué P. avec qui j’étais très copain à l’époque (et avant, et après). Première vague de souvenirs, premières émotions qui arrivent.
P. et moi sommes entrés dans le restaurant où nous avons été accueillis par la chère camarade qui avait œuvré à ces retrouvailles. Deuxième vague d’émotions. Nous avons reçu un badge avec notre nom et surtout une photographie d’époque.
Le « t » dans le nom de famille est de trop
D’autres camarades étaient là. Bonjour à vous ! Très vite j’ai compris que je n’avais pas seulement rendez-vous avec les personnes qui bavardaient agréablement dans la salle. J’avais rendez-vous avec quelqu’un d’autre.
Et voici A. ! Je l’ai reconnu. Un autre de mes grands copains. Toujours la même énergie, toujours le même regard chaleureux ! Et toi, oui toi, je me souviens, tu es M. ! Et voici N. ! Et L. !
Ce qui m’a surpris, c’est de voir nos professeurs si jeunes. Je m’attendais à voir des vieillards et j’ai trouvé de jeunes retraités plein d’énergie. J’ai fait un peu de maths. Notre collège venait d’être formé (Prilly avait bien augmenté sa population) : plus besoin d’aller à Lausanne comme mon frère et les professeurs engagés étaient tout jeunes. S’ils avaient 28 ans à l’époque (et moi 14), aujourd’hui ils n’ont toujours que 14 ans de plus que moi. Donc, si j’ai 49 ans, ils (s)ont dans les 65 !
Désolé mais je n’arrive pas à conserver l’ordre chronologique, tout se mélange un peu (je n’ai bu qu’un verre de vin) tant la soirée a été riche d’émotions.
Nous avons fait quelques photographies à l’extérieur, en nous replaçant comme sur la photo en noir-blanc que vous connaissez (cherchez sur ce site avec les mots « quatorze ans »).
En discutant avec J.-F., je lui ai dit que je ne me rappelais pas que la vue était si belle (voir photographie ci-dessus) et il m’a répondu que mon regard d’adulte voyait maintenant ces choses alors que l’enfant que j’étais ne voyait que le bassin où se baigner. J’ai pensé à ça :
http://www.youtube.com/watch?v=kCBzLPgLRWs
Sans écrire que j’étais aveugle de beaucoup de choses en étant enfant et que je suis encore borgne, je pense que l’expérience nous fait passer – métaphore photographique – d’un téléobjectif qui ne laisse voir qu’un détail à un grand-angle (à quand l’œil de poisson ?) qui révèle mieux l’ensemble du tableau.
Je ne m’attarde pas trop sur le repas, nous n’étions pas là pour ça. D’ailleurs, un diner debout aurait permis plus de contact, plus d’échanges.
Comme je disais en plaisantant à un camarade, je photographie toujours les plats lorsque je mange au restaurant car ça peut aider le médecin légiste en cas de problème, ah, ah !
L’entrée
Le plat principal
Le dessert ? J’ai oublié de le photographier. C’était du Tiramisu (pourtant, le danger vient souvent de lui)
Combien étions-nous ? Je ne le sais. Je dirais 17 anciens élèves et 3 professeurs. Parmi les anciens élèves, 5 enseignants ! Il faut croire que nos professeurs nous ont transmis quelque chose de leur passion. Merci à vous, mes chers !
Quel plaisir de parler cyclisme sur route avec P., notre professeur d’éducation physique (disait-on encore « gym » à l’époque ou avions-nous déjà succomber au bien parler ?). Je retiens ce qu’il m’a dit : pas de compteur de vitesse, pas de cardio-fréquencemètre (il y a un article sur ce blog au sujet de cet appareil). S’écouter, se connaître, se faire plaisir !
On m’a montré une photographie du corps professoral de l’époque. Photographie en noir et blanc. J’ai reconnu beaucoup de monde. Mme W. vous êtes belle comme un cœur sur cette photo et j’aurais aimé vous le dire hier soir mais vous n’avez pas pu venir du monde dans lequel vous êtes maintenant. Nous vous rejoindrons. Comme nous rejoindrons – inéluctablement – nos chers camarades qui ne sont plus. A 13 ou 14 ans, j’étais immortel. A 20 ans, j’étais les quatre éléments. A 30 ans, j’étais l’ascèse et le renoncement.. A 40 ans, je découvrais le Monde avec d’autres regards : ceux de mon épouse puis de mes filles. Cycles de Vie, étape du Parcours, Transhumance.
Avant de partir, notre professeur de sciences, M. Michel Rod a donné à chacun un livre sur les cétacés dont il est un grand spécialiste.
http://books.google.ch/books/about/Les_cétacés_en_questions.html?id=Fs_hSAAACAAJ&redir_esc=y
On parle aussi de lui là :
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/les-petits-matins/2944088-michel-rod-biologiste.html
Merci Monsieur pour ce cadeau. Le sujet de votre livre m’intéresse et c’est peu dire qu’il va faire très plaisir à mes deux filles.
En rentrant chez moi – trente minutes de voiture -, j’ai pensé à mes camarades venus parfois de loin. L’une habite et travaille dans le Sud de la France, l’autre en Valais, un autre rentrait d’une séance de travail au Luxembourg. Vous avez fait l’effort de venir. Merci ! J’espère que vous avez eu autant de plaisir que moi.
Dans la nuit, en ouvrant la porte de chez moi, en pensant à mes filles endormies, en retrouvant mon épouse, l’émotion a fait place à la plénitude. La plénitude des bonheurs simples, ceux qui font grandir, ceux qui nourrissent, ceux qui font carburer l’envie d’avancer.
Alors que le sommeil arrivait, j’ai compris qu’en fait la personne avec qui j’avais aussi rendez-vous (et je sais, chers camarades, que vous avez sans doute éprouvé le même sentiment à propos de vous), c’était l’enfant que j’étais !
Bien à vous !






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