Souvenirs et réflexions sur les toilettes (WC)
Bonjour,
Je dois bien être le seul à avoir lu l’entier des règlements militaires que j’ai reçus. Je l’avoue : j’adore cette prose qui, par bien des côtés, devient une sorte de poésie martiale qui, lue assis sur un arbre tombé ou dans une grange embaumée par le foin, m’enchantait.
Un de ces règlements évoquait le service en campagne – la vie au grand air, loin de la caserne et de ses commodités – et donnait quelques renseignements bien utiles ainsi que des consignes pertinentes. Ainsi, le soldat en campagne devait pour « la grosse commission » pratiquer comme le chat (je me rappelle avoir lu le groupe nominal « hygiène du chat » dans ce petit livre). Ça devait se dérouler ainsi :
1. Creuser un trou
2. Déféquer
3. Reboucher le trou
Ni vu, ni connu. Simple et efficace (je me demande d’ailleurs s’il ne faut pas rechercher mon amour du simple et efficace dans ces expériences, si un(e) psychanalyste me lit …).
Ces expériences bucoliques m’ont fait apprécier le confort des toilettes. Je ne veux pas entrer ici dans une discussion sur le gaspillage consistant à utiliser de l’eau potable pour nettoyer après soi. C’est une autre discussion et je dois dire qu’elle doit être menée car l’eau potable c’est sacré, comme la nourriture.
Enseignant, il me faut parfois recourir aux toilettes de l’école. Dans notre établissement, nous disposons – pour les hommes – d’une toilette réservée. Nous pouvons bien entendu utiliser les toilettes à disposition des élèves mâles. Les dames disposent – privilège du beau sexe – de deux toilettes réservées aux enseignantes – et peuvent bien entendu utiliser les toilettes à disposition des filles.
Remarque en passant : il n’y a pas si longtemps les deux toilettes réservées aux enseignantes étaient aussi à disposition des messieurs mais ça gênait visiblement car les messieurs se sont faits refourger les toilettes pour les personnes à besoin particulier (lire personnes à handicap).
Ça me fait penser que j’ai lu que dans un pays du Nord, on voulait légiférer pour obliger les hommes à faire pipi assis. J’ai aussi vu dans un hôtel bernois des urinoirs au fond desquels une mouche était peinte de manière à stimuler l’instinct de joueur des messieurs. Je pense que c’est très efficace.
Quoi qu’il en soit, je dois parfois aller aux toilettes à l’école et j’utilise les toilettes les plus proches (qui sont déjà bien assez loin).
Le concierge – qui devait en marre et on le comprend – a retiré le couvercle ainsi que la lunette. Ça fait toujours ça de moins à nettoyer et remplacer. Si on veut s’assoir pour uriner ou déféquer, on ne peut pas. Il faut faire travailler les muscles de ses cuisses.
Franchement, c’est lamentable de voir que certains élèves – 10 % et pas plus, j’en suis persuadé – ne respectent pas ces lieux. Tout le monde pâtit de cette attitude irrespectueuse.
Il y a un linge sur enrouleur à disposition. Il est souvent épuisé car certains tirent 20 ou 30 fois dessus – ce qui fait avancer le rouleau – afin de ne pas laisser de linge propre aux autres utilisateurs. Mettre des essuies-main en papier ? Ils seraient jetés au sol, là aussi dans le simple but de détruire, d’embêter ceux qui viennent après.
Pas de solution ? Si, j’en vois une : la dame-pipi – qui pourrait être un homme – qui contrôle après chaque passage et qui s’assure que tout est en ordre. Je vois ça sur l’autoroute ou dans certains magasins et je dois dire que c’est agréable de trouver des toilettes propres. Les petits c… – de tous les âges (les enfants et les adolescents ne sont pas les seuls concernés) n’auraient ainsi plus la possibilité de salir ou alors il faudrait soutenir le regard de la personne responsable des locaux. « Viens regarder, c’est comme ça que tu aimerais trouver les toilettes en arrivant ? ».
Trop cher à mettre en place ? Sans doute mais avec l’augmentation de la précarité, je suis malheureusement persuadé qu’on va voir de plus en plus de ces petits « boulots ».
La société aura progressé lorsque tous les gens laisseront les toilettes propres après utilisation. Si je me laissais aller à être pessimiste, je dirais que ça n’arrivera jamais. Je ne veux pas être pessimiste.
Ah, j’oubliais cette cerise sur le gâteau – si j’ose écrire ça dans cet article – un de ces petits rigolos s’amuse à verrouiller les toilettes depuis l’extérieur car la porte de chacune d’entre elles est équipée d’un système de sécurité permettant d’ouvrir (et donc de fermer … ) avec un outil tel qu’un tournevis (on comprend bien que c’est nécessaire de pouvoir ouvrir si une personne fait un malaise mais avec une porte qui ouvre vers l’intérieure de la toilette, si la personne est tombée au sol, ça serait difficile).
Grr !
Bien à vous !


J’aime beaucoup ton artice du 1er mai… ça sent le muguet!
Une ex collègue de l’école dont tu parles, et donc des WC et des petits c… qui nous mettent en boule (de papier)