Le Pic Chaussy
Bonjour,
Enfant, j’entendais parfois mon père se rappeler les sorties à ski qu’il avait (eu) le plaisir de faire avec le ski-club de l’entreprise Bobst. Ils étaient allés – au moins une fois – aux Mosses (en dessus d’Aigle, dans les Préalpes vaudoises) pour skier au Pic Chaussy. Avec mes jeunes oreilles, j’entendais quelque chose comme « pikchozi ». Ça me semblait devoir être un endroit magique, auquel on accédait – une sorte de voyage initiatique – par une télécabine. Plus tard, plus grand, j’ai eu l’occasion de passer plusieurs fois par les Mosses. Y compris quand j’étais assez en forme pour partir à vélo du Chablais, monter le col de la Croix, descendre aux Diablerets, passer le col du Pillon, descendre sur Gstaad et revenir par Château-d’Œx puis le col des Mosses. Ah, quelle forme je tenais!
Depuis plusieurs années, j’ai la chance de venir en camp de ski de fond aux Mosses. Je passe à chaque fois devant ce qui reste de la station de départ du télécabine du Pic Chaussy. Il faut savoir que c’était là car plus rien ne l’indique. En discutant un soir avec une personne à la retraite, j’ai appris que les restes de l’installation (socle de béton, pylônes de soutien des câbles) avaient été enlevés. Même chose pour le restaurant d’altitude dans lequel les chamois entraient. Tout a été démonté. A vue humaine, il n’y aura plus d’autres skieurs que les randonneurs et les personnes s’entraînant pour des courses du type « Patrouille des glaciers » au Pic Chaussy. C’est bien ainsi.
Peut-être, un jour, en été, monterai-je à pied au Pic Chaussy? Vais-y entendre, dans le vent, les rires de mon père et de ses camarades? Vais-je y retrouver un instant sa présence qui me manque encore aujourd’hui?
Bien à vous!
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