Rendre les armes
Bonjour,
Tout peut devenir une arme – à commencer par la parole et les écrits: sans aucun doute les armes les plus puissantes et celles qui ont fait le plus de mal – et les journaux en témoignent assez. C’est avec un linge qu’une mère a tué son nouveau né en Valais, c’est avec un couteau qu’on a tué ici ou là, c’est avec des poings et des pieds que des gens – dont des femmes – ont été massacrés à Genève.
Combien coûte une Kalachnikov à Marseille, au marché noir?
Jeune soldat, j’avais entendu l’histoire (légende?) des fusils d’assaut (modèle 57) qui apparaissent – canon en partie scié – sur une photo du … Front de Libération de la Corse.
Je n’ai pas d’intérêt particulier pour les armes à feu. On – je n’avais rien demandé – m’a appris à m’en servir. Un beau jour de novembre 1984, je suis rentré à la maison – comme des milliers – de soldats avant moi avec un fusil d’assaut et 24 cartouches (dans une boîte scellée). Quelle confiance de la part de l’Etat? Unique au monde! Peu ou pas de problème jusqu’au jour où un malade mental sorti de l’armée le même jour a mis en joue et tué une jeune fille quelque part en Suisse alémanique. Depuis là, la munition reste à l’arsenal. On – qui est « on » – insiste un peu sur le fait que le fusil peut lui aussi rester à l’arsenal. Un fusil sans munition ne sert à rien ou presque, des soldats de l’armée française ont pu le constater en mai 1940.
Ce qui a changé depuis les années 80? C’est qu’un nombre trop important de militaires ne sont pas … fiables.
Chère I., vous vous rendiez, du haut de vos seize ans, de Prilly à votre cours de jeunes tireurs (au stand de Vernand) en vélo de course avec le fusil d’assaut 57 qu’on vous prêtait en bandoulière arrière. Ça ne posait aucun problème à personne. Aujourd’hui, un tel spectacle vaudrait l’arrivée de la police dans les cinq minutes.
Je suis dégoûté des restrictions qu’on m’impose. J’en veux à la part de citoyens ou d’habitants de ce pays qui ne sont pas fiables.
Bien à vous!
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